Histoire
La colline de Saint-Cyr
Haut lieu d’un culte païen, cette colline est dédiée, aux premiers siècles de l’ère chrétienne, à un jeune enfant martyrisé à Tarse, au temps de Dioclétien, avec sa mère Ste-Julitte.
Les moines du 9ème au 17ème siècle
Dès le 9ème siècle, des moines de St-Benoît implantent un Prieuré sur la colline, joignant à la prière le travail de défrichement.
Les invasions normandes le détruisent, mais des moines de St-Julien de Tours lui redonnent vie à partir de 1037. Le prieuré est à nouveau actif pendant trois siècles, mais peu à peu, la vie monastique y devient moins fervente, l’effectif des moines diminue, si bien qu’au 17ème siècle les bâtiments menacent ruine.
Les Calvairiennes du 17ème et 18ème siècle
Des Bénédictines du Calvaire, religieuses contemplatives, obtiennent l’autorisation de s’établir à St-Cyr en 1633.
Le cloître est béni en 1646 (c’est le cloître actuel), et la première pierre d’une nouvelle chapelle posée en 1670. (Il y eut un second monastère des Calvairiennes en 1671 dans l’enceinte de la ville, à l’Hôtel de Cucé).
La Révolution disperse les soeurs, déjà décimées à cause de leurs sympathies pour le jansénisme.
Notre Dame de Charité
A la Révolution, les Soeurs de N.D. de Charité, expulsées de leur Couvent de la Trinité (près des Portes Mordelaises) où elles résidaient depuis 1673, commencent à s’établir à Saint-Cyr en 1808.
L’Institut était né à Caen en 1641, sous l’impulsion de Jean-Eudes. Au cours de sa vie missionnaire en Normandie et en Bretagne, le Père Eudes avait eu l’occasion d’aider des femmes qui, après avoir mené une vie plus ou moins déréglée, voulaient se convertir. Mais la réprobation publique les condamnait au lieu de les soutenir.
Il conçut alors l’idée de les accueillir dans des »REFUGES » où elles pourraient refaire leurs forces avant de se lancer à nouveau dans la vie. Dans ce but, Jean-Eudes fonde Notre-Dame de Charité.
De 1808 à 1943
Aux femmes accueillies jusqu’alors s’ajoutent aussi des jeunes filles, et même des fillettes.
L’oeuvre de Notre-Dame de Charité se nourrit de la vie communautaire et de la prière de type monastique, l’Office choral rythme les journées.
Evolutions 1943 – 1976
La maison est bombardée le 29 mai 1943.
Dès la fin de la guerre s’ouvre une longue période de reconstruction; en même temps, l’oeuvre de rééducation est progressivement adaptée : ouverture vers l’extérieur pour des activités de formation et de loisirs; contacts avec la famille et l’environnement; travail avec le personnel laïc (enseignement d’abord, encadrement éducatif ensuite) et les familles d’accueil; diminution de la durée de séjour en internat et expérimentation de formules plus souples; création d’unités de vie.
Dans une société en mutation, dans une Église qui évolue, la vie religieuse aussi change de visage.
A Notre-Dame de Charité, les conditions de la vie vont peu à peu différer du modèle « monastique » antérieur, à cause même des nécessités apostoliques; le service des femmes ou des jeunes en difficulté ne peut plus s’exercer à l’ombre d’un cloître. Il faut davantage « aller vers » celles qui ont besoin de recevoir un soutien amical, et non d’être mises à l’écart de la société.
Passage 1976
La Communauté de Notre-Dame de Charité a eu l’initiative de la création d’une association loi 1901, pour prendre le relais de l’oeuvre qu’elle assumait jusque là. Les soeurs ne sont plus assez nombreuses, et celles qui sont plus jeunes souhaitent pouvoir rejoindre les femmes et les jeunes en difficulté là où elles sont, dans leurs milieux de vie.
L’ association « L’Essor », en 1976, prend en charge la gestion du Centre Éducatif.
Jusqu’en 1984, elle poursuit le mouvement de départ des groupes éducatifs en dehors des murs de St-Cyr.
Rupture et continuité
La propriété, acquise pour le service d’une population en difficulté, est devenue trop grande, et sa gestion trop lourde pour la communauté. Les différentes solutions cherchées pour utiliser les locaux en respectant leur destination sociale, ne suffisent pas à alléger la gestion.
La communauté entre alors en contact avec la Ville de Rennes en vue d’une cession. Les responsables de la Congrégation désirent que les soeurs puissent rester sur place, et que cette propriété demeure un « outil social », au service de toute la population.
1985…
La vente se réalise en 1986. Une Association loi 1901 est créée pour gérer la maison de retraite déjà existante, et dont l’extension est prévue. Un groupe d’études réfléchit sur l’utilisation d’ensemble de la propriété, pour que l’évolution se fasse dans le respect de ce patrimoine social, culturel, religieux. L’une des préoccupations de ce groupe est de permettre que la chapelle, achevée seulement en 1962, puisse conserver sa destination religieuse, bien qu’elle soit actuellement trop vaste pour les besoins de la maison.
Il reste à Saint-Cyr une communauté de Notre-Dame de Charité : 25 soeurs, à qui l’acte de vente garantit de pouvoir disposer de locaux réservés pendant 40 ans.
Aujourd’hui
Aujourd’hui la maison de retraite Saint-Cyr est une structure d’accueil offrant à ses 142 résidants un cadre de vie agréable et rassurant, pour eux même comme pour leurs proches.